Les plateformes exploitent les lacunes du droit du travail

14/10/2021 - 14h

Livreurs de plats à domicile, coursiers, chauffeurs… les plateformes fournissent du travail à des dizaines de milliers de personnes dans notre pays. Des emplois précaires, ingrats, sans couverture sociale. La CGSLB se bat pour leur offrir un véritable statut.

Nous voyons tous ces livreurs Deliveroo, ces chauffeurs Uber, ces prestataires de services de Helpper ou ListMinut soumis au bon vouloir des algorithmes des plateformes qui les mettent plus ou moins souvent en contact avec les utilisateurs.

La liste de ces plateformes reconnues dans notre pays ne cesse de croître ainsi que la diversité des services qu’elles proposent, petits travaux à domicile, taxi, baby-sitting, cours, animation de fêtes, livraison de nourriture, etc.

Risques

Beaucoup de travailleurs cèdent aux sirènes des plateformes : j’accepte les missions que je veux quand je veux suivant mes disponibilités, je gagne plus d’argent en combinant plusieurs jobs. C’est facile, presque aucune qualification professionnelle n’est exigée pour commencer, il ne faut pas montrer de diplôme.

Les inconvénients sautent moins directement aux yeux. Le travailleur de plateforme ne se crée aucun droit à un revenu de remplacement. Pas d’indemnité d’incapacité de travail en cas de maladie ou d’accident, pas de chômage si la plateforme ne propose plus de missions. L’attribution des missions est peu transparente, elle dépend fortement de la flexibilité et de la docilité du travailleur. Les rémunérations sont faibles et évidemment pas indexées. Pas moyen non plus de faire carrière, les possibilités d’évolution professionnelle ou de suivre des formations sont quasi inexistantes.

Les plateformes développent leurs activités sans payer d’impôts ou de charges sociales à la mesure de leurs profits. Elles ne contribuent pas au budget des États, elles n’alimentent pas les caisses de la sécurité sociale, bref elles ne jouent pas collectif.

Partagez vous expérience

Les travailleurs de plateforme sont-ils des salariés au service d’une entreprise ou des indépendants ? Ou quelque chose entre les deux ? La question se règle au cas par cas, pays par pays.

Pour entendre la voix des différents acteurs de l'économie de plateforme, le gouvernement fédéral a lancé un forum de consultation (https://platformwork.be) pour tous les utilisateurs, restaurateurs ou commerçants, travailleurs, mais aussi organisateurs ou gestionnaires de plateforme telle que Deliveroo, Uber ou Takeaway. Inscrivez-vous et partagez vos expériences. Diverses thématiques viendront nourrir les débats. La première sera centrée sur la santé et la sécurité. Ce forum de consultation sera accessible jusqu'à la mi-décembre. L'ensemble des contributions recueillies fera ensuite l'objet d'une évaluation et d'un projet de synthèse.

En attendant, vous pouvez toujours poser vos questions à la CGSLB. Nos collaborateurs vous informerons sur vos droits par exemple en matière de revenus complémentaires ou de chômage. Faites entendre votre voix dans ce débat essentiel.

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