Pour une filière cacao durable et décente

06/12/2018 - 10h

Comme à son habitude, Saint-Nicolas a déposé des chocolats dans les souliers des enfants sages. Cette année, il a aussi offert un partenariat à tous les acteurs de la chaîne mondiale du cacao et du chocolat.

Le 5 décembre, les syndicats belges ont signé un partenariat avec les grandes entreprises du cacao, les représentants du secteur public et les ONG actives sur le terrain pour assurer que la filière du cacao soit durable et décente pour les travailleurs. Ils marquent leur volonté d’intégrer les objectifs de développement durable de l’ONU dans leur activité économique principale. Dans un esprit de partenariat, concrètement, il s’agit de lutter contre la pauvreté par l'amélioration du revenu et des conditions de travail des producteurs de cacao (femmes et hommes) et une attention particulière pour la problématique du genre. Il s’agit d’assurer également une éducation de qualité par la scolarisation et la contre le travail des enfants. Du point de vue climatique, il s’agit  de travailler à l'amélioration durable des cultures à l’épreuve des changements climatiques, le maintien de la biodiversité, le recul du déboisement et, là où c'est possible, le reboisement.

Pourquoi ce partenariat ?

Le partenariat « Beyond Chocolate » est le premier grand aboutissement de la Charte belge ODD de Développement international, signée par plus de 100 entreprises, organisations de la société civile et représentants du secteur public.

Au-delà de notre réputation, notre savoir-faire de qualité et de notre savoir-vivre du chocolat, c’est un secteur important de notre économie. L’industrie chocolatière belge est l’un des plus gros importateurs de fèves de cacao au monde. Les principales zones de production du chocolat belge sont l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie. La production annuelle de chocolat belge fait appel à environ 275 000 petits producteurs de cacao en tant que fournisseurs.

Les entreprises portent la responsabilité de cette mise en œuvre. Nous la mettons à l’agenda de la concertation sociale. Nos délégués, nos militants sont conscients de cette responsabilité de portée mondiale. La mondialisation nous oblige à réfléchir et agir globalement aussi dans la concertation sociale. Le travail des enfants dans les pays producteurs est une réalité que nous pouvons ignorer.

L’action en commun de ce partenariat permet d’amplifier un effort commun jusque dans notre engagement social et dans nos valeurs syndicales. Bien sûr, nous sommes toujours plus favorables à un engagement normatif multilatéral et obligatoire, mais nous avons ici ensemble avec par nos responsables de terrain la possibilité de contrôler le respect d’un tel partenariat et assurer sa promotion comme bonne pratiques dans l’industrie alimentaire. 

Ce partenariat, c’est quoi ?

L’industrie de transformation du cacao, les chocolatiers, les vendeurs et autres entreprises actives dans le secteur belge du chocolat intensifieront dans les années à venir leurs investissements débouchant sur une amélioration durable des conditions de vie et du revenu des petits producteurs de cacao et de leurs familles.

Cela signifie concrètement qu’à l’horizon 2025, la production et la commercialisation du chocolat devra en Belgique répondre à l’une des normes de certification pertinentes5 et/ou sera fabriquée à partir de produits du cacao issus des programmes de durabilité propres à l’entreprise6.

Cela signifie également que pour qu’au plus tard en 2030, les producteurs de cacao perçoivent un revenu leur permettant de vivre et qu’il sera mis fin au déboisement découlant de la production de cacao. Dès la fin 2019, des indicateurs mesurables pour cet objectif commun concernant le revenu viable et le déboisement et des critères concernant le choix géographique seront convenus.

Ce que nous ferons comme syndicat ?

Si les entreprises belge s’engagent à travailler pour une filière mondiale durable du cacao et du chocolat en Belgique, les partenaires sociaux s’engagent eux à :

  • concrétiser et monitorer cette convention ;
  • former ses représentants dans les entreprises du chocolat et les sensibiliser à cette problématique ainsi qu’à ce partenariat.
  • aborder les engagements en vue de la durabilité au sein de la concertation sociale internationale, européenne, nationale et locale
  • présenter et discuter de façon critique ce partenariat comme un exemple de bonne pratique aux organisations mondiales et européennes dont elle fait partie.

Manger du chocolat est un plaisir et doit pouvoir le rester en assurant des conditions décentes de travail pour tous les travailleurs du chocolat dans le monde. En Belgique aussi ! Donnons une place à la concertation sociale dans le chocolat.

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