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Le gouvernement met en danger la concertation sociale sur les pensions

15/06/2015 - 16h

Aujourd’hui, plus de 6 000 travailleurs actifs et pensionnés ont participé à la concentration organisée en front commun syndical par la FGTB, la CSC et la CGSLB devant la tour du Midi, siège de l’Office national des Pensions, à Bruxelles. Cette concentration avait pour but de soutenir les revendications syndicales en matière de pensions et de protester contre les mesures annoncées et celles déjà prises par le gouvernement avant même le lancement du Comité national des Pensions.

Les trois organisations reprochent au gouvernement de vider de sa substance la concertation qui est supposée se tenir au sein du Comité national des Pensions dès lors que le Conseil des Ministres a décidé d'augmenter l’âge légal de la retraite à 67 ans et réduit fortement l’accès à la pension anticipée et aux régimes de chômage avec complément d’entreprise (RCC – ex prépensions), sans oublier les mesures restrictives en matière de crédit-temps de fin de carrière. De la sorte, le gouvernement court-circuite le débat sur la pénibilité du travail, sur l’espérance de vie en bonne santé, et sur les aménagements de fin de carrière susceptibles de permettre aux travailleurs de rester actifs plus longtemps.

Pour la CSC, la FGTB et la CGSLB, le report de l’âge de la retraite à 67 ans est en outre une aberration alors que le chômage des jeunes avoisine les 25 %. Retarder l’accès à un emploi stable pour ces jeunes n’apportera rien au financement des futures pensions et compromet d’avance les chances de ces jeunes – en particulier pour ceux qui suivent des études – d’avoir un jour une pension complète, ou les obligera à prolonger leur carrière au-delà même de 67 ans. Y compris pour les fonctionnaires auxquels le gouvernement entend supprimer la bonification des années d’études dans le calcul de la carrière.

Au-delà de ces griefs, les trois organisations syndicales posent leurs propres revendications en matière de pensions et de fin de carrière.  FGTB, CSC et CGSLB réclament :

  • le maintien intégral de l’indexation automatique des salaires et des allocations sociales et la liaison au bien être de celles-ci ;
  • le renforcement des pensions légales ;
  • une pension minimale égale au salaire minimum interprofessionnel (actuellement 1.500 €) et un rattrapage pour les pensions les plus anciennes compte tenu du fait que nos pensions sont parmi les plus basses d’Europe : 20 % des pensionnés vivent sous le seuil de pauvreté ;
  • le respect des règles actuelles d’assimilation des périodes d’inactivité pour le calcul de la carrière et de la pension et la prise en compte de la spécificité de la carrière des femmes ;
  • le maintien des droits acquis pour les pensions du secteur public.

Les trois organisations syndicales nourrissent d’autre part les pires craintes quant aux intentions du gouvernement de reprendre à son compte certaines propositions du rapport des experts sur les pensions comme le système de la pension à points, complètement opaque et destiné à faire peser les aléas de la conjoncture et du budget de l’État sur les futurs pensionnés eux-mêmes.

De même CSC, FGTB et CGSLB s’opposent au développement des pensions privées au détriment de la pension légale par répartition qui pour eux est tout à fait viable financièrement et seule à même de garantir la stabilité et la pérennité de notre système de pensions.

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