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Crise sanitaire et licenciements collectifs

04/02/2022 - 11h

La crise du coronavirus avait engendré, en 2020, une augmentation sensible des licenciements collectifs. De manière assez surprenante, les chiffres de 2021 sont moins désastreux qu’attendu.

Afin d’avoir une idée plus précise de l’impact de la crise sanitaire, il était nécessaire de comparer les chiffres de l’année 2021 avec ceux des 4 années précédentes (2017, 2018 et 2019 et 2020) au niveau du nombre d’entreprises qui ont annoncé leur intention de procéder à un licenciement collectif,  du nombre de travailleurs menacés par cette annonce et de la répartition de ces travailleurs entre les différents secteurs d’activité concernés.
En 2021, 79 entreprises ont annoncé leur intention de procéder à un licenciement collectif. Il s’agit du chiffre le plus bas de ces 5 dernières années, juste après 2017 (62).

On remarque une forte diminution par rapport à 2020, de l’ordre de 23,30 %.  Pour rappel, l’année 2020 fut celle des grands bouleversements, à la suite de la pandémie. De nombreuses entreprises avait été fragilisées en raison des différentes mesures prises pour endiguer le coronavirus, et une augmentation des licenciements collectifs avait été constatée.

Transport et métal

Les deux secteurs les plus impactés, et de loin, sont ceux du transport (1 384 emplois) et de la transformation du métal (1 322 emplois). Ils représentent à eux deux 47 % des emplois menacés par un licenciement collectif. Ils faisaient déjà partie des secteurs les plus touchés en 2020, avec 1 491 emplois menacés dans la transformation du métal et 1 335 emplois menacés dans le secteur du transport.  En 2020, l’Horeca était le secteur le plus impacté en termes d’emplois menacés par une annonce d’intention de procéder à un licenciement collectif (1 774 emplois menacés). Il s’agissait là d’un renversement complet de tendance, ce secteur n’ayant été que très peu concerné par des licenciements collectifs par le passé. En 2021, on remarque une baisse drastique du nombre d’emplois menacés dans ce secteur, avec 359 emplois concernés (soit une baisse de 79,76 %).

Pas d’amélioration

Toutefois, chaque licenciement collectif est un licenciement de trop, et les chiffres restent constamment et anormalement élevés, année après année, sans qu’une amélioration sensible se dégage. Il est primordial de souligner que le nombre de licenciements effectifs est généralement différent de celui annoncé. En effet, l’annonce par une entreprise de son intention de procéder à un licenciement collectif a pour effet de déclencher une procédure d’information et de consultation des représentants des travailleurs, au cours de laquelle employeur et syndicats tentent de réduire les conséquences négatives d’une restructuration et de limiter les licenciements. Malgré cette procédure, le nombre de licenciements effectifs reste très élevé par rapport au nombre annoncé. Ainsi, en moyenne sur la période 2011-2021, 90,5 % des travailleurs concernés par une annonce étaient effectivement licenciés.

Face à ce constat, et depuis plusieurs années déjà, la CGSLB demande une réforme et une modernisation de la législation relative aux licenciements collectifs, en mettant davantage l’accent sur la prévention et l’anticipation de tels licenciements. Car derrière les chiffres, se cachent des drames humains, avec des impacts psychologiques et matériels importants sur les travailleurs. Mieux prévenir, anticiper et, lorsqu’on ne peut les éviter, gérer les licenciements collectifs, c’est donner la chance à chaque travailleur de conserver son emploi, ou d’en retrouver un le plus rapidement possible.

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