Historique de la CGSLB

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    Le mouvement syndical belge est né à Gand dans la deuxième moitié du XIXe siècle. C'est, en effet, dans cette importante cité industrielle (textile, métal, activités portuaires) qu'ont été créés les premiers syndicats, au sens où nous entendons ce mot aujourd'hui. Les "Broederlijke Wevers" (Tisserands fraternels) et les "Noodlijdende Broeders" (Frères indigents) ont vu le jour en 1857, bien vite suivis par un syndicat des ouvriers du métal et, dès 1860, par une structure destinée à chapeauter l'ensemble, le "Werkers verbond" (Union des Travailleurs), qui n'a toutefois connu qu'une existence éphémère.

    Manifestation pour le scrutin universel, 28 mai 1899, Rue de Flandres, à Gand (à hauteur du lieu-dit le "Rond Point"

    Ces organisations étaient alors pluralistes. Le phénomène de politisation n'a débuté qu'en 1865 lorsqu'un groupe de "Broederlijke Wevers" libres-penseurs a mis en place un cercle de lecture qui a constitué le noyau d'un syndicat de tisserands dissident : "Vooruit" (En Avant). Celui-ci s'est empressé d'adhérer à "l'Internationale" qui venait d'être constituée.

    Les deux syndicats de tisserands se sont réconciliés en 1877 mais les "Broederlijke Wevers", à nouveau réunis, se sont affiliés au Parti Ouvrier socialiste flamand. Le président libéral de cette organisation, A. Crevaels, a claqué la porte avec ses amis pour fonder le "Vrije kiezersbond" (Association des électeurs libres). Ils ont regroupé, avec un certain succès, les ouvriers qui ne se sentaient pas la fibre socialiste en vue des élections prud'homales (1878, 1881, 1884). A l'intervention d'Eylenbosch, militant catholique typographe devenu membre en 1884 et de Verhaegen, industriel ultramontain, le Kiezersbond -rebaptisé entre-temps "Algemene Bond van Werklieden en Burgers" (Fédération générale des travailleurs et des citoyens) - est devenu le bouillon de culture de toutes sortes d'initiatives anti-socialistes et, parmi elles, de "l'Anti-socialistische Katoenbewerkersbond" (Union anti-socialiste des Travailleurs du Coton) (1886) qui allait devenir bien plus tard la Centrale chrétienne des travailleurs du textile.

    Lorsque la Fédération générale a pris une coloration trop chrétienne, les ouvriers libéraux n'ont pu l'admettre et un schisme s'est produit. Les catholiques sont partis s'installer dans leurs propres locaux. En 1891, Crevaels fut l'un des co-fondateurs de la "Liberale Werkersverdediging" (défense des travailleurs libéraux) qui a regroupé sous sa houlette les initiatives mutualistes, syndicales et plus tard coopératives libérales mais qui fut aussi un groupe de pression électoral dont le but était d'obtenir des places en ordre utile sur les listes de candidats aux élections politiques, prud'homales et sociales. En décembre 1917, la "Liberale Werkersverdediging" a fusionné avec la "Volksgezinde Vereniging Help U Zelve" (Association populaire Aide-toi) qui, en septembre 1921, a fondé le "Verbond der Liberale Vakbonden der beide Vlaanderen" (Union des Syndicats libéraux des Deux Flandres).

    Entre-temps, peu après la première guerre mondiale, un courant s'est renforcé à Bruxelles visant à coordonner les différents syndicats libéraux qui étaient actifs dans tous le pays. Il allait mener à la création de la "Centrale nationale des Syndicats libéraux de Belgique" qui disposait d'une caisse de résistance nationale et interprofessionnelle (la première du genre en Belgique, avant les catholiques et les socialistes) puis, à partir de 1930, d'une caisse de chômage nationale. Petit à petit, tous les syndicats et fédérations libéraux s'y sont ralliés en qualité de Sections locales de la CNSLB. Le bilinguisme s'est généralisé lorsque la Fédération de Soignies a adhéré à la caisse de grève en 1923. La CNSLB a adopté le nom de Centrale Générale des Syndicats Libéraux de Belgique (CGSLB) en 1939.

    La structure de la CGSLB (dont le siège social est à Bruxelles) n'a pas subi de modification fondamentale depuis 1930, à l'exception toutefois d'une adaptation à la fédéralisation du pays par la création, en 1989, de Régionales avec leurs compétences propres.

    Grâce à cette structure interprofessionnelle, la CGSLB n'est pas paralysée par une série de niveaux intermédiaires (subrégionaux ou professionnels) qui viendraient s'interposer entre les secrétariats locaux et les sections d'entreprise d'une part et, d'autre part, une centrale nationale qui coordonne l'action syndicale et propose une palette de services à ses affiliés, militants et responsables locaux.

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