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Mobilisons-nous pour notre pouvoir d’achat

09/09/2022 - 14h

Une maman dans les rayons d’un supermarché avec ses deux filles. « Non pas ces biscuits-là, prends ceux en promotion. Non pas de chocolat, faut attendre la semaine prochaine quand on aura touché ». Pas de viande, pas de légume, juste des pâtes et des patates dans les bras, pas besoin de caddie pour aussi peu de produits. Notre pouvoir d’achat est entamé de toutes parts. Tous les prix augmentent. Les plus fragiles ont déjà fait une croix depuis longtemps sur le superflu, ce sont maintenant leurs besoins essentiels qui sont menacés : se chauffer, se loger, se déplacer, se soigner et se nourrir convenablement.

Selon une étude de la Confédération européenne des Syndicats, la facture annuelle d’énergie est supérieure au salaire minimum mensuel dans 16 pays de l‘Union, dont la Belgique. Le gouvernement doit prendre des mesures de toute urgence pour que la population traverse cette nouvelle crise sans subir trop de dégâts. Dans le Librement de juin/ juillet, nous exposions les 7 propositions de la CGSLB pour réduire l’impact de la hausse des prix de l’énergie sur le portefeuille des consommateurs.

En plus, la loi sur la compétitivité nous empêche de négocier des augmentations de salaire dans les entreprises qui réalisent des profits. Ceux-ci sont réservés aux actionnaires, les travailleurs doivent se contenter de 0,4 %, le montant de la marge salariale, dans le meilleur des cas.

La CGSLB, la FGTB et la CSC continuent leurs actions pour le pouvoir d’achat dans la foulée de la manifestation du 20 juin qui avait réuni 80 000 personnes. Ensemble, nous organiserons une concentration de militants place de la Monnaie à Bruxelles le 21 septembre. À l’origine, il s’agissait d’inciter le gouvernement à partager l’enveloppe bien-être suite au refus des employeurs de négocier sa répartition avec les syndicats. Les employeurs veulent lier l’enveloppe bien-être aux négociations de l’accord interprofessionnel. Ils prennent en otage les plus démunis des allocataires sociaux pour réduire les prétentions des travailleurs à obtenir leur juste part des bénéfices de l’entreprise.

C’est insupportable sur un plan moral, c’est indéfendable sur un plan juridique. Il n’y a pas de lien entre les deux négociations. L’adaptation au bien-être général des prestations sociales relève de la loi relative au pacte de solidarité entre les générations de 2005. Les partenaires sociaux auraient dû remettre un avis pour le 15 septembre, à défaut, il revient au gouvernement de trancher. Sur le banc syndical, nous plaidons pour le relèvement en priorité des allocations les plus basses, sans arrière-pensée électoraliste qui pousserait certains partis à favoriser certaines catégories, punir les chômeurs ou favoriser les pensionnés, par exemple. La marge salariale, qui est le point le plus discuté de l’accord interprofessionnel, relève de la loi de 1996 sur la préservation de la compétitivité. Enfin, « discuté »… Si les prévisions du Bureau du Plan se confirment, il n’y aura rien à discuter puisque la marge s’élèvera à 0 %. Pour nous, c’est inacceptable. La marge salariale doit n’être qu’indicative, les partenaires sociaux doivent retrouver leur liberté de négocier des augmentations de salaire et le mode calcul doit être revu notamment pour prendre en compte les aides publiques dont les entreprises bénéficient.

Nous avons donc élargi l’objet de la concentration de militants du 21 septembre à la problématique du pouvoir d’achat. Les gouvernements doivent rapidement prendre des mesures radicales pour juguler l’inflation et la spéculation sous peine de mettre de nombreux ménages en difficulté. Si rien ne change d’ici là du côté des employeurs et du côté des pouvoirs politiques régionaux, fédéral et européen, le front commun syndical organisera une grève générale le 9 novembre.

 

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