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Les organisations de consommateurs plaident en faveur d’une meilleure e-inclusion et de la suppression de la contrainte numérique

30/06/2023 - 13h

En ce moment, le Parlement belge discute d’un projet de loi du secrétaire d’Etat M. Michel promouvant la généralisation de l’e-box pour tous les messages et communications officielles des autorités. Cela risque d’aggraver la fracture numérique si on n’y prend pas garde, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Pratiquement un belge sur deux présente une vulnérabilité numérique et n’a de ce fait pas un accès suffisant ni aisé à des services essentiels, ce qui entrave sa participation au sein de la société et entraîne une perte d’autonomie. Et même si de plus en plus de ménages disposent d’un terminal numérique et d’un accès à internet, on s’aperçoit que ce sont les belges ayant les revenus les plus bas et ceux de la classe moyenne inférieure qui subissent le plus fortement la fracture numérique.

En outre, les chiffres concernant la connaissance de la sécurité en ligne sont particulièrement inquiétants, même auprès des jeunes : plus d’un quart des belges n'a aucune connaissance de base en la matière.

On constate une numérisation massive de la société et donc une certaine contrainte numérique. Cela engendre des risques d’exclusions car les citoyens qui ne peuvent ou ne veulent pas prendre le train du numérique sont souvent laissés pour compte, sans alternatives non numériques. D’autant plus que la fracture numérique est complexe : elle varie dans le temps et selon les secteurs économiques. Cette digitalisation globale implique également le transfert d’une partie de la responsabilité du fournisseur de biens ou de services vers le consommateur, ce qui mène à de nouvelles exclusions. On pense par exemple au citoyen qui ne lit ou ne comprend pas bien toutes les conséquences de l’activation de son eBox ou encore celui qui commet une erreur dans son app bancaire, etc. Mais il existe une asymétrie d'information assez importante qui rend illogique le transfert de responsabilité vers la partie la plus faible.

Les organisations de consommateurs demandent donc :

  • De poursuivre les projets existants visant à améliorer l'accès à internet dans le cadre des plans de relance et de résilience.
  • D’inclure la culture et les compétences numériques dans l’enseignement scolaire et post-scolaire.
  • D’obliger les secteurs essentiels (tels que l’administration, les banques, les assurances, l’énergie, les transports en commun, la santé, l’éducation, les télécom, etc.) à proposer aux consommateurs des alternatives non numériques, sans augmentation de coût.
  • D’inscrire dans la loi le droit aux paiements en espèces, jusqu’à un certain montant.
  • De renforcer le service bancaire universel, notamment concernant son prix maximum et le nombre maximal de transactions.
  • D’inclure l’asymétrie d’informations de l’environnement numérique dans toutes les initiatives qui découleront de l'évaluation de l'équité numérique actuellement menée par la Commission européenne.
  • De procéder à des analyses sectorielles pour mieux identifier les freins des consommateurs dans chaque secteur.
  • A l’autorité belge de la protection des données d'adopter une attitude plus proactive en matière de politique de confidentialité.
  • D’agir avec les partenaires européens pour interpréter et mettre en œuvre les dispositions actuelles en matière de cookies de manière commune.
  • Au gouvernement de rendre, d'ici 2024, tous ses sites internet numériquement inclusifs et d’intégrer dans la législation les normes de lisibilité (Facile à Lire et Comprendre), la politique en matière de cookies et les politiques relatives aux autres pop-ups ainsi que le principe de "l'inclusion by design » ;
  • De conclure une convention avec les principaux secteurs (banque, énergie, mobilité, etc.) par laquelle ils s'engagent à utiliser des panels de tests plus diversifiés pour le lancement d’une app et ses mises à jour ultérieures.
  • De créer un site internet national/interfédéral offrant une vue d'ensemble de tous les conseils et astuces pour évoluer dans le monde numérique et étendre largement la formation numérique Connectoo, notamment auprès des bénévoles (digidokters, digicoaches, etc.).

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Téléchargez la prise de position

Cette prise de position est soutenue par les organisations de consommateurs suivantes : BAPN (Réseau belge de lutte contre la pauvreté), Beweging.net, Centre d’Appui aux Services de Médiation de Dettes de la Région de Bruxelles-Capitale, CGSLB, CSC, FGTB, La Mutualité Chrétienne, Les mutualités libérales, Les Equipes populaires, RWADE, Testachats et le VSZ.

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