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Le travailleur doit bénéficier d’une pension plus élevée que le chômeur. Pas au détriment de ceux qui ne peuvent (plus) travailler !

04/05/2017 - 11h

Ces derniers jours, l’histoire de deux amies wallonnes a fait grand bruit dans les médias. Virginie (61 ans), qui prendra sa retraite au bout de 40 ans de travail, principalement en tant qu’indépendante, recevra une pension moins élevée que son amie Caroline (59 ans), qui a travaillé 6 ans et a ensuite été au chômage.

Cette histoire paraît injuste. Mais ce qui est surtout scandaleux c’est qu’elle serve de prétexte à certains partis politiques pour démanteler des acquis obtenus pour les plus faibles de notre société !

En effet, certains profitent de cette polémique, résultat de mesures en vigueur par le passé, pour remettre à l’agenda politique la limitation dans le temps des allocations de chômage. Cela n’a pas de sens ! Les chômeurs iraient alors frapper à la porte des CPAS, pour bénéficier du revenu d’intégration sociale. Il s’agirait là d’un glissement des coûts. Sans oublier que l’allocation de chômage la plus basse est déjà inférieure au revenu d’intégration.

Et ils l’utilisent également pour démanteler les pensions déjà trop basses d’une partie de la population qui rencontre des difficultés à joindre les deux bouts. Malgré les mesures d’activation et de contrôles renforcées, ceux qui sont au chômage depuis des années n’ont-ils pas le droit de bénéficier de notre solidarité ? Il ne faut pas aggraver davantage la situation de ces personnes. L’élargissement des périodes de chômage assimilées sur la base du droit minimum n’est pas non plus une bonne idée !

Le travailleur doit effectivement bénéficier d’une pension plus élevée que le chômeur. Toutefois, il est nécessaire de nuancer : ceux qui ne peuvent pas ou plus travailler, ont également droit à une vie décente. On ne peut pas parler d’amélioration quand cela se fait sur le dos des plus faibles.

N’oublions pas que ce gouvernement (et le précédent) ont déjà fortement attaqué les demandeurs d’emploi : dégressivité des allocations de chômage, renforcement des conditions pour les allocations d’insertion pour les jeunes, mesures d’activation...Et les pensionnés ont aussi été touchés. C’est ainsi que pour le calcul de pension, la 3e période de chômage n’est plus assimilée au dernier salaire, mais à un droit minimal d’environ 1 950 euros brut. Dans peu de temps, la 2e période de chômage sera, elle aussi, assimilée au droit minimal. Par ailleurs, il faut savoir qu’aujourd’hui déjà, les pensions belges sont parmi les plus basses d’Europe. Une pension moyenne dans notre pays correspond à la moitié d’un salaire moyen. Chez nos voisins, cela tourne autour de deux tiers voire quatre cinquièmes.

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