2015, l'année la plus hot !

04/01/2016 - 17h

La Belgique a connu plusieurs épisodes de canicules cette année et selon les météorologues, l’année 2015 est en passe de devenir la plus chaude jamais enregistrée sur le globe. Un constat qui devrait inciter nos dirigeants à faire preuve d’ambition face au défi climatique.
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié sa déclaration provisoire sur l’état du climat mondial en 2015 pour servir de base aux négociations de la COP21. Elle déclare que l’année 2015 et la période depuis 2011 sont en effet les plus chaudes jamais observées.
 

L'année des records

Non seulement 2015 sera très probablement la plus chaude depuis 1850, mais c’est aussi l’année où le taux de concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère a dépassé les 400 parties par million (au lieu de 278 ppm avant 1850), soit la teneur la plus élevée jamais mesurée. C’est en outre l’année où la température mondiale a franchi le seuil symbolique de + 1°C depuis 1850. Pour rappel, la limite que se sont fixés les États est de 2°C. Un seuil qui s’est imposé ces dernières années chez les responsables politiques et le grand public, comme le réchauffement à ne pas excéder par rapport à la période préindustrielle (1880-1899).
 

Pourquoi deux degrés Celsius ?

Déjà, pour se faire comprendre de tous, on parle de degrés plutôt que de « parties par million », l’unité de mesure des gaz à effet de serre. La nécessité de limiter la hausse moyenne de la température à 2°C d’ici la fin du siècle a été adoptée à Copenhague en 2009, puis renforcée à Cancún l’année suivante. Et c’est le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat qui a étudié différents scénarios correspondants à des hausses plus ou moins importantes des températures, et qui a conclu qu’au-delà de 2° C, le réchauffement entraînera la multiplication des événements extrêmes à l’échelle planétaire comme :

  • les pertes massives de rendements agricoles,
  • les catastrophes climatiques (ouragans, cyclones, tempêtes, etc.) plus fréquentes et plus intenses,
  • l’extinction en masse d’espèces végétales et animales,
  • la hausse du niveau de la mer.

Avec une hausse limitée de 2°C les scientifiques espèrent qu’on pourra s’adapter au réchauffement climatique.
 

Et pourquoi pas 1,5°C ?

Si les 2°C sont devenus la base des négociations climatiques en cours, le niveau de sécurité garanti par cette limite ne semble pas satisfaire tous les états. Une majorité d’États, soit 106 sur 195, souhaite ramener l’objectif des 2°C à 1,5°. Il s’agit de plusieurs pays très vulnérables au changement climatique, en particulier une coalition de pays en développement et les petits États insulaires, qui risquent de disparaître sous la montée du niveau marin. Ils négocient en faisant de cet objectif une condition à leur signature. À l’issue de la COP21, la question de savoir si l’accord de Paris pourra limiter la hausse de la température à 2°C est on ne peut plus centrale.
 

Quelles contraintes ?

Rappelons qu’à l’heure actuelle il n’y avait aucune obligation légale forçant les pays à respecter leurs engagements à l’égard des fameux 2°C. En effet, au départ, lors du protocole de Kyoto, il y avait un processus de négociation dit « top-down ». C’est la CCNUCC (la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) qui partageait les efforts à fournir entre les pays riches, principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre jusqu’alors. À partir de 2009, chaque pays pose ses propres objectifs. Une approche « bottom-up ». Dans cette configuration, les négociations ne se retrouvent plus bloquées si un pays refuse catégoriquement un engagement. Maintenant, la difficulté est d’arriver à savoir si la somme des engagements qui constituera l’accord de Paris permettra de maintenir ou non l’objectif des degrés seuils.

En ce qui concerne la Belgique la ministre fédérale de l’Énergie, de l’Environnement et du Développement durable, Marie Christine Marghem, a rappelé être en faveur d’un accord «ambitieux, dynamique et juridiquement contraignant. Elle souhaite l’inscription de la politique climatique «dans le contexte plus large du développement durable» et dans le cadre « du respect des droits de l’homme, de l’égalité entre les genres et de transition juste dans le monde du travail ».

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