Le numérique est-il bon pour l’environnement ?

26/09/2018 - 10h

D’après une étude menée par l’association mondiale des opérateurs, nous sommes actuellement cinq milliards à posséder un téléphone portable. Et rares sont les entreprises qui peuvent se passer des ordinateurs ou d’internet, que le numérique soit leur cœur de métier ou non. C’est sûr, la numérisation de l’économie bat son plein ! Mais à quel prix ?

L’innovation technologique est indispensable pour réussir la transition vers une société sobre en carbone nous dit-on. Mais quand on sait que les ressources qui font le succès des technologies numériques sont limitées et non renouvelables, la transition juste par l’innovation technologique est-elle supportable ?

Retombées positives

Les technologies numériques transforment notre façon de consommer, de travailler, de produire, de nous déplacer, d’apprendre et même de prendre part à la vie publique. Elles peuvent aussi nous apporter de nouvelles solutions pour répondre aux défis environnementaux, car un ordinateur offre des possibilités extraordinaires pour rassembler, trier, analyser, stocker et récupérer les données. Aujourd’hui, la magie de la technologie nous permet de réaliser :

  • l’observation et la surveillance de l’état de notre planète en temps réel (qualité de l’air, des forêts, des stocks et flottes de pêche) ;
  • la gestion optimale de nos systèmes énergétiques, alimentaires ou encore de mobilité ;
  • l’adaptation de l’éclairage public aux besoins réels des populations ;
  • la détection des fuites d’eau dans les réseaux ;
  • le désencombrement de la circulation et des flux de transport, l’information en temps réel des alternatives de mobilité disponibles ;
  • des améliorations en matière d’efficacité énergétique et en production d’énergie renouvelable.
  • l’optimisation de la collecte des déchets, l’utilisation des intrants dans l’agriculture, etc.

Cependant, le numérique n’est pas que du virtuel. Malgré les retombées positives dans le domaine de l’environnement et d’autres domaines, le passage vers l’ère numérique laisse des traces bien réelles, elles.

Quelles traces ?

La fabrication des appareils et des infrastructures numériques demandent des quantités impressionnantes de ressources naturelles non renouvelables et parfois extrêmement rares.

On parle d’une cinquantaine à une soixantaine de métaux impliqués dans la fabrication des équipements électroniques de notre quotidien. Un téléphone portable par exemple contient une quarantaine d’éléments, soit presque la moitié des éléments du tableau de Mendeleïev ! En plus de la quantité impressionnante d'ingrédients différents, ce qui est surtout remarquable c’est leur circuit d'approvisionnement extrêmement complexe. Chaque étape, de la prospection à la transformation en passant par l’extraction et le transport représente une source de pollution alarmante.
 

Destruction et gaspillage

L’extraction de métaux rares est de loin la première source d’impacts environnementaux, suivi, en fin de vie, de la production de déchets particulièrement nocifs. Elle nécessite le recours aux énergies fossiles, le gaspillage d’énormes quantités d'eau, la destruction d'espaces naturels et le déversement de produits chimiques qui vont avoir un effet néfaste sur la biodiversité et donc sur l’environnement. Par ailleurs, l’exploitation des ressources minières, qui ne profite qu’à une minorité, provoque des conflits régionaux et le travail forcé des enfants.
 

Gouffres énergétique

Sur le plan énergétique, le développement fulgurant des technologies, combiné à l’entrée dans l’ère numérique provoquent une explosion de la quantité de données échangées et par conséquent un besoin accru en énergie des « data center ». Ces usines du numérique, qui abritent des milliers de serveurs de stockage des données sont des gouffres énergétiques. Il faut des quantités impressionnantes d’électricité pour les faire fonctionner et les refroidir. Selon Greenpeace, les data center sont responsables de 2 % des émissions de CO2.

Si la transition numérique est inévitable, il s’avère donc relativement nécessaire de réfléchir à la manière dont elle doit s’opérer, car elle ne doit pas se faire au détriment de l’environnement.

Colloque sur le numérique, l’environnement et l’emploi

Actuellement nul ne peut encore savoir avec précision quelle sera la portée des changements annoncés de la « révolution numérique » sur l’environnement, le monde du travail et l’emploi. Voilà pourquoi pour faire avancer la réflexion, la cellule environnement organise au CEME de Charleroi, une journée d’information autour du concept de la numérisation le 22 novembre 2018 .

Renseignez-vous au 02 558 53 13 ou en envoyant un e-mail à charline.wandji@cgslb.be

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