Ce lundi 3 juin, le personnel de Carat Duchatelet s’est mis en grève pour une durée indéterminée. Non seulement la direction n’a accepté aucune proposition alternative au licenciement collectif émanant des syndicats, mais elle tente d’imposer une baisse de salaire de 20 % pour faire payer par les travailleurs qui conserveront leur emploi le plan social de ceux qui seront licenciés.
« Depuis la fin de la phase 1 de la procédure Renault, le 24 mai, la direction de Carat Duchatelet a placé le personnel dans une position intenable » affirme Fabrice Jardon, Secrétaire permanent du Syndicat libéral. « En imposant une baisse de salaire de 20 %, elle veut faire payer par les travailleurs qui conserveront leur emploi le plan social de ceux qui seront licenciés. »
La direction prétend qu’il y aura encore du travail pour 70 personnes. Sur un effectif de 104 salariés, 34 (24 ouvriers et 10 employés) seront licenciés. « Comme par hasard, dans les personnes concernées, il y a 7 mandataires syndicaux sur 9 » précise Fabrice Jardon.
Les conditions de licenciement sont nettement insuffisantes, la direction refusant le départ au chômage avec complément d’entreprise (l’ancienne prépension). « Normal, vu qu’elle n’a pas réussi à obtenir de garantie bancaire pour assurer le paiement dudit complément d’entreprise ».
Le personnel de Carat Duchatelet s’est régulièrement retrouvé au chômage temporaire ces derniers temps, en raison de la diminution des commandes. « Ce n’est pas la seule raison des difficultés actuelles » répond Fabrice Jardon. « En examinant attentivement les comptes de l’entreprise, les délégués ont remarqué des disparitions de liquidités que la direction n’a jamais voulu expliquer. »
Ce lundi 3 juin, les travailleurs réunis en assemblée générale ont décidé de partir en grève illimitée à l’unanimité jusqu’à ce que la direction accepte de négocier sur la base de leur cahier de revendications qui contient notamment les points suivants :
- Pas de diminution de salaire
- Maintien des titres repas pendant les 5 années à venir
- Application de la grille Claeys pour les employés qu partent, assortie d’une indemnité complémentaire calculée en fonction de l’ancienneté
- Octroi d’une prime de départ de 6 000 euros bruts aux ouvriers qui partent
- Fourniture de lettres de recommandation à remettre aux futurs employeurs
- Priorité aux travailleurs licenciés lorsque Carat Duchatelet réembauchera, avec reprise de l’ancienneté et du salaire perdu.