IBM : Les négociations sont au point mort en Belgique

15/04/2021 - 14h

Une action européenne est fixée au 19 avril

En pratique : L’action se déroulera Lundi 19 avril - 10h30 - 11h30, Avenue du Bourget 42 1130 Bruxelles

Au début du mois de novembre, IBM a annoncé un vaste programme de restructuration touchant toutes ses succursales dans le monde. L'entreprise informatique se concentrera désormais sur le cloud hybride et l'intelligence artificielle, les autres activités commerciales seront réduites ou éliminées. Ce choix a également des conséquences importantes pour IBM Belgique. D'ici l'été 2021, la direction belge veut se séparer d'un employé sur cinq. Au total, ce sont les emplois de 196 employés qui sont menacés.

Dans une deuxième étape, les activités de cloud hybride et d'intelligence artificielle seront poursuivies au sein d'IBM Belgique, qui comptera alors encore environ 500 employés. Les quelques 300 autres employés restants au sein d'IBM Belgique spécialisés dans la gestion de l'infrastructure informatique des entreprises seront logés dans une nouvelle société à créer ; Kyndryl. Cela ramènera les plus de 3000 employés initiaux d'IBM Belgique à près de 500 en un peu plus de 10 ans de temps.

Ce mardi 13 avril, la direction a décidé de clôturer unilatéralement la première phase de la procédure Renault alors que les objectifs de celle-ci ne sont pas remplis :

  • premièrement, les représentants des travailleurs soutenus par leurs organisations syndicales tentent de réduire le nombre de licenciements en formulant des alternatives aux licenciements après une étude approfondie des propositions de la direction ;
  • deuxièmement, ils vérifient si les critères de sélection pour les licenciements que la direction veut appliquer sont objectifs ;
  • troisièmement, ils veulent convenir de garanties et d'une perspective à long terme pour les travailleurs qui continueront de travailler chez IBM Belgium et chez Kyndryl après la restructuration. Un suivi de qualité pour une restructuration aussi radicale est à cet égard essentiel.

Les discussions avec la direction sont depuis le début extrêmement difficiles :

  • La direction ne veut élaborer des mesures que pour les employés qu'elle veut licencier. 
  • Elle ne veut pas réduire le nombre de licenciements en prétendant que les employés qu'elle veut licencier n'auraient pas "les compétences ou l'état d'esprit" pour s'intégrer dans la nouvelle structure organisationnelle d’IBM (ou Kyndryl), ce qui est une aberration. A l’analyse de la quinzaine d’offre d’emplois mises en ligne par IBM la semaine dernière, il apparaît que les compétences et connaissances techniques requises sont présentes chez une grande partie des 196 employés menacés de licenciement, ou peuvent facilement être acquises.
  • Elle compromet aussi un des objectifs essentiel de la loi RENAULT. En effet et à l’insu du conseil d’entreprise, en lançant son processus de recrutement, la direction a déjà commencé à mettre en œuvre son plan de restructuration qu'elle a prévu, bien avant la clôture de la phase 1, et rend d'emblée impossible toute discussion sur les alternatives possibles aux licenciements (mobilité interne, reconversion, etc.). C’est du jamais vu !
  • La direction refuse de donner des garanties sur la sécurité d'emploi et sur les conditions de travail et de rémunération pour les employés qui resteront chez IBM Belgium et Kyndryl après cette restructuration. Elle veut conserver les mains libres après l'été, sans grande discussion ni contrôle, pour continuer à affiner sa structure : des licenciements indirects ? Des modification des conditions de travail ?)
  • Elle veut rendre impossible dans les faits un suivi collectif qualitatif de la restructuration par les organes de concertation et la délégation syndicale. En se retranchant derrière le RGPD et lorsque les contre-arguments lui sont opposés, la direction déclare qu'elle ne souhaite tout simplement pas un tel suivi, ce qui met directement en évidence sa vision de la concertation sociale et du rôle des représentants du personnel et de la délégation syndicale chez IBM, élus par le personnel et mandatés par les organisations syndicales.
  • Dans un secteur qui évolue rapidement comme celui des TIC, il est essentiel de maintenir à jour les compétences des employés. Il est donc évident d'investir dans ce domaine sur la base d'un plan stratégique suivi et ajusté par les représentants des travailleurs, mais ce n'est absolument pas clair du côté de la direction. Elle estime qu'IBM Belgique en fait plus qu'assez dans ce domaine et fait valoir qu'il n'y a pas de budget pour cela. C'est encore une fois incompréhensible car IBM Belgique, au contraire, a généré des chiffres exceptionnellement bons ces derniers trimestres.
  • Alors que la direction parle pourtant du principe "clone and go", signifiant qu'elle copiera et reprendra les conditions de travail et de rémunération des travailleurs transférés, celle-ci refuse de prendre le moindre engagement conventionné à cet égard. Cela ne fait qu'accroître nos craintes que la Kyndryl deviendrait la branche informatique à bas coût d'IBM, le modèle « Ryanair » dans les TIC.

En clôturant unilatéralement la phase 1 de la loi RENAULT, la direction prend des risques et s’expose à des contestations judiciaires de la part des travailleurs qui seraient licenciés. Elle a un intérêt à rechercher un accord avant de mettre à exécution son plan.

Bien sûr, nous ne nous résignons pas à cela ! Les employés d'IBM Belgique ont donné un mandat fort à leur représentants et à la délégation syndicale. Ils veulent de bonnes conditions de départ pour les 200 collègues qui sont menacés de licenciement. En outre, ils veulent en même temps des garanties pour les 800 collègues restants d'IBM Belgique et de Kyndryl en ce qui concerne la stabilité de leur emploi, leurs conditions de travail et de rémunération ainsi que leurs perspectives à long terme.

Afin d'inciter la direction à revoir sa position, à s’ouvrir au dialogue, et à nous rejoindre vers la conclusion d’un bon plan social, à la hauteur de sa réputation professionnelle, aussi bien pour ceux qui partent comme pour ceux qui restent, les organisations syndicales organisent en front commun une action le lundi 19 avril à 10h30 au siège d'IBM Belgique. Avenue du Bourget 42, 1130 Bruxelles. En raison des mesures corona, l'action sera limitée à 50 participants physiques. Les employés qui ne peuvent pas participer physiquement pourront suivre l'action en direct via un livestream.
 

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