Un été sans souci pour les travailleurs de l’économie informelle ?

31/08/2018 - 11h

Les vacances d’été sont déjà un lointain souvenir pour beaucoup d’entre nous. Nous espérons que vous avez profité d’un repos bien mérité, et que votre pécule de vacances vous a permis de faire ce que vous vouliez.

Ce droit aux vacances et ce petit extra financier qui nous est accordé, c’est grâce aux efforts fournis par les syndicats pendant de nombreuses années. Il n’est dès lors pas étonnant que l’Office national des vacances annuelles, une des institutions de la sécurité sociale en Belgique, soit géré paritairement par des représentants syndicaux et patronaux.

La COSYBU, notre partenaire au Burundi, essaie elle aussi, lentement mais surement, d’aboutir à une représentation similaire des travailleurs dans le système de sécurité sociale du pays. À l’heure actuelle, ce dernier est très limité, bien que d’importantes avancées aient été réalisées ces dernières années au niveau de la représentativité des travailleurs dans les organes de gestion.

Le Burundi est l’un des pays les plus pauvres au monde. La majorité de la population travaille dans l’agriculture ou occupe des emplois très précaires, sans contrat ni droits de travail clairs (“l’économie informelle”). La survie, voilà  ce qui prime pour les habitants. Les vacances, elles, ne sont qu’un rêve lointain. Toutefois, on constate que petit à petit, les autres branches de la sécurité sociale (caisses de maladie) s’ouvrent aux travailleurs.

Voilà le résultat des efforts de la COSYBU, que nous soutenons dans la construction du dialogue social. Dans ce combat, elle est déjà parvenue à faire reconnaître plusieurs fédérations syndicales, comme celles des chauffeurs de taxis, du personnel domestique, ou des travailleurs de la construction (travailleurs journaliers, menuisiers, maçons…qui n’ont pas d’employeur fixe). 

Grâce à cette reconnaissance, des travailleurs de l’économie informelle participent désormais au dialogue social au Burundi et à l’adaptation de la législation du travail aux conditions difficiles dans lesquelles ils sont occupés. Les travailleurs ‘informels’ exercent aussi leur travail de manière plus décente et sont mieux protégés en raison de l’amélioration de la réglementation.

Les travailleurs de l’économie informelle sont également représentés par l’intermédiaire de la COSYBU au sein des conseils d’administration des caisses de sécurité sociale. C’est ainsi que certains travailleurs de l’économie informelle sont maintenant couverts par la caisse de maladie de l’économie formelle, ce qui leur permet de bénéficier de soins de santé moins chers.

Les vacances d’été ne sont pas prêtes d’être instaurées au Burundi. Toutefois, en participant au dialogue social et en siégeant dans les organes de la sécurité sociale, les syndicats de l’économie informelle sont parvenus à faire en sorte que lorsqu’un membre de la famille est malade, tout le revenu de la famille ne doive pas être consacré à le soigner.

Les droits du travail et la protection sociale sont en danger partout dans le monde. Les emplois sont de plus en plus précaires, aussi bien dans les pays du Nord (pensez aux coursiers en Belgique) que dans le Sud. Dans ce contexte, nous sommes ravis de constater que nos partenaires fassent preuve de créativité pour répondre à ces défis, et que la solidarité internationale de la CGSLB puisse y contribuer.  

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