Ils ont la mémoire un peu courte.
La demande d’emploi se renforce légèrement en Wallonie. Certes. Certaines des mesures du fédéral (baisses de charges – exonération des charges pour le premier emploi) ont un impact positif sur le comportement des employeurs en matière d’investissement et d’emploi. En ce sens elles viennent contrebalancer un peu les dispositions dévastatrices prises en 2013 par le gouvernement Di Rupo contre les demandeurs d’emploi.
Néanmoins dire que la baisse du chômage (statistiques) serait principalement liée à l’embellie économique serait une grave erreur. Il s’agit plus précisément d’une baisse du nombre de personnes indemnisées par le chômage, rien de plus. Plus de 50 000 demandeurs d’emploi ont été « exclus » du chômage depuis l’instauration de ces mesures (allocations d’insertion et fin de dégressivité), soit deux tiers du « quota » national pour la seule Wallonie.
Combien ont disparu des radars et ne sont plus repris dans ces statistiques triomphalistes ? Certains sont dans les CPAS et d’autres ne sont plus nulle part. Ce n’est en effet qu’aujourd’hui que cette abominable réforme sur les allocations d’insertion porte tous ses effets négatifs.
Cela nous fait vraiment mal au cœur de voir ces effets dévastateurs sur les plus faibles inclus aujourd’hui dans une communication positive mettant en avant la baisse du chômage, qui pour une grande part n’est qu’une augmentation de la pauvreté pour beaucoup d’oubliés des statistiques.
Le nouveau gouvernement wallon aurait bien tort de prendre ces déclarations pour argent comptant ! Il y a du boulot. Des formations ciblées, dirigées vers les métiers en pénurie c’est bien, mais il faudra bien d’autres mesures efficaces pour atteindre un vrai résultat. Le premier objectif raisonnable c’est de ne plus avoir en Wallonie un taux de chômage des jeunes supérieur à la moyenne européenne. Bon travail.