Ressources et sac à dos écologique

08/12/2015 - 16h

C’est un fait, l’Homme a besoin des ressources naturelles pour vivre. Un simple regarde autour de nous le prouve : presque tous les objets de notre quotidien contiennent du pétrole, les logements sont faits de matériaux d’origine minérale et proviennent du sous-sol (murs, plafond, tuyauterie, carrelage ou peintures), il n’y a pas de moyens de transport, pas de télévision ni d'appareil électroménager sans métaux… Nous sommes dépendants des ressources naturelles et le secteur industriel utilise toujours plus de matériaux, et en plus grandes quantités.

Si la crise des ressources est moins médiatisée que le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles sera néanmoins un des défis majeurs du XXIe siècle. Depuis le début des années 2000, la montée du prix des matières premières minérales (non énergétiques) a fait prendre conscience de la vulnérabilité de notre économie à l’égard de l’approvisionnement ces derniers.
 

L’approvisionnement

En Belgique et dans l’Union européenne, les ressources minières constituent une base vitale pour de nombreux secteurs. Le problème est que la production est principalement extérieure à la communauté européenne pour certains de ces matériaux. Elle est contrôlée par un nombre restreint de pays, dont la Chine. Et même si à l’échelle du globe certaines ressources restent disponibles, leur approvisionnement peut se révéler complexe pour plusieurs raisons :

  • lorsque les lieux de production se situent dans des zones politiquement instables,
  • lorsque les gisements se trouvent dans des régions peu accessibles pour les technologies d’exploration modernes et nécessitent des investissements.

Une situation qui a de quoi inquiéter les chefs d’entreprises et les responsables politiques. En effet, en situation de crise, l’approvisionnement en ces matériaux pourrait être remis en cause et avoir des conséquences désastreuses pour les activités et les emplois qui en dépendent.


 

Une liste des matériaux critiques

En mai 2014, la Commission européenne a présenté la liste actualisée des matières premières dites critiques. Il s’agit de matières premières qui sont essentielles au développement économique de l’Union européenne et pour lesquelles il existe un risque de pénurie d'approvisionnement élevé. La liste recense désormais 20 matières premières critiques. La dernière liste datant de 2011 en recensait « seulement » 14. Le risque de pénurie est essentiellement lié à la concentration de la production mondiale dans certains pays, la faible capacité de substitution et le taux de recyclage bas. Les secteurs industriels les plus exposés à ce manque sont l'automobile, l'aéronautique et les énergies renouvelables.
 

De quoi sont faits nos téléphones ?

De nombreuses sources font état d’une cinquantaine à une soixantaine de métaux impliqués dans la fabrication des équipements électroniques de notre quotidien. Prenons un téléphone portable, par exemple. Une étude menée par le programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP) en 2009 montre qu’il contient une quarantaine d’éléments, soit presque la moitié des éléments du tableau de Mendeleïev !

Ce qui est surtout marquant c’est l'impressionnante quantité d'ingrédients différents et leur circuit d'approvisionnement extrêmement complexe. Chaque étape (prospection, extraction du sous-sol, transport, transformation...) représente un coût environnemental important. Finalement, pour fabriquer ce téléphone, un certain nombre de ressources telles que l'eau, l'énergie fossile, les matières premières ou encore le transport ont été utilisés.

Ce coût est appelé le « sac à dos écologique ». Gardons à l’esprit que la production de biens et de services demande une quantité de matières et d'énergie parfois très importante, sans parler du coût humain. Une bonne raison pour faire encore plus attention à notre consommation.

Qu'est-ce que le sac à dos écologique ?

Le "sac à dos écologique" n’est pas un cartable durable. C’est un concept basé sur la mesure du poids de ressources nécessaires à la production (extraction et transformation) du produit consommé. Il se mesure en gramme, kilo ou tonne. Le concept a été développé en 1994 par M. Schmidt-Bleek de l’Institut Wuppertal, en Allemagne.

  • Pour tout objet, le “sac à dos écologique” mesure le poids de l’utilisation des ressources non renouvelables : ce sont en d’autres termes les matières premières minérales (minerai, sable…), les ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel). Leurs quantités sont limitées, et chaque fois qu’on utilise ces ressources, les stocks diminuent ;
  • ressources renouvelables : elles sont le produit des mécanismes de la vie et sont d’origine naturelle (forêts, océans…) ou le fruit du travail des Hommes (agriculture, pisciculture…). Il s’agit, par exemple, d’aliments (viande, poisson, légumes, céréales…), des textiles (laine, coton…) ou des matériaux de construction (bois, chanvre…) ;

Il mesure aussi :

  • le déplacement du sol dans l’agriculture et la foresterie (labourage, érosion) ;
  • la consommation de tout volume d’eau détourné de son flux naturel (eaux de surfaces et nappes phréatiques) ;
  • la consommation d’air dans le cas de modifications chimiques ou physiques de celui-ci.

Exemple, le sac à dos écologique d’une alliance de 5 g est de 2 tonnes. Il avoisinera 20 kg pour une puce de 0,09 g ! Il peut aller jusque 32 kilos de matières et 8 000 litres d’eau pour un jean de 600 grammes, 1 500 kg pour un ordinateur portable et 70 tonnes pour une voiture de 1 tonne.

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