Le mouvement syndical européen demande une aide humanitaire et le respect des droits de l’homme pour les réfugiés

16/06/2016 - 17h

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Hier, la CGSLB s’est joint à l’ensemble des membres de la Confédération européenne des syndicats pour adresser à la Commission européenne et aux chefs d’états le message suivant : l’Europe doit respecter ses obligations internationales en matière de protection des réfugiés.

En 2016, 1.370 demandeurs d’asiles ont perdu la vie en mer en tentant de rejoindre l’Europe, portant le total à 5.000 sur les 18 derniers mois. Plutôt que de sécuriser les parcours migratoires, les 28 Etats membres ont conclu le 18 mars dernier un  accord avec la Turquie pour que celle-ci retienne les réfugiés en échange de 6 milliards d’euros, de la libéralisation du régime des visas et de la réouverture de deux chapitres du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE.

La Commission européenne prévoit maintenant d’étendre le principe de cet accord à plusieurs autres pays du pourtour méditerranéen. Si ces marchandages cyniques peuvent paraître efficace à court terme pour stopper les flux, il ne faut pas oublier qu’ils sont à double tranchant – l’Europe n’a jamais parue aussi déforcée face au gouvernement turc - et contraires au droit international. Mais surtout, ils relèguent au second plan la question essentielle de la politique commune d’intégration des réfugiés qui sont déjà sur le sol européen. Des 160 000 réfugiés censés être réinstallés depuis la Grèce et l’Italie vers d’autres États membres de l’UE, seuls 1 500 l’ont été, alors que des dizaines de milliers de personnes ont été enregistrées dans les centres d’accueil et d’enregistrement italiens et grecs.

En tant que partenaires sociaux, nous avons un rôle à jouer pour l’intégration des réfugiés sur le marché de l’emploi. Avec la CES et la CSI, nous demandons entre autres l’égalité de traitement et des conditions de travail décentes pour les travailleurs migrants, qui sont parfois poussés dans un marché du travail clandestin et illégal avec des conditions proches de l’esclavage. Nous demandons également l’évaluation, la mise à niveau et l’adéquation des compétences des réfugiés par les services publics à l’emploi, afin de leur permettre d’accéder rapidement au marché du travail.

C’est pourquoi nous avions demandé à rencontrer, ensemble avec la CES, le chef du gouvernement italien Matteo Renzi, qui a proposé à la Commission et aux Etats membres un « Migration Compact », à savoir un traité sur la migration. Nous voulions lui rappeler les valeurs humanistes à la base de la construction européenne, afin que cet outil réponde aux préoccupations et exigences du mouvement syndical européen, à savoir la promotion de la solidarité et le respect de la dignité humaine. Malheureusement, celui-ci a décliné notre invitation.

L’ensemble de ces exigences sont reprises dans la déclaration ci-dessous, adoptée hier.

Le mouvement syndical européen réclame une assistance humanitaire et des droits pour les réfugiés

Vous trouverez également en pièce jointe la déclaration des partenaires sociaux européens sur la crise des réfugiés qui a été présentée à la Commission et aux Etats membre à l’occasion du sommet social tripartite en mars dernier.

Déclaration des partenaires sociaux sur la crise des réfugiés

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