En route vers une politique de mobilité durable

05/09/2017 - 15h

Dans l’accord interprofessionnel conclu le 2 février, les partenaires sociaux se sont engagés à élaborer des réponses à quelques défis sociétaux parmi lesquels se trouve la mobilité. Après s’être entendus sur les thèmes classiques de la norme salariale, des fins de carrière et de l’enveloppe bien-être, ils ont remis, le 8 avril, un avis unanime sur le budget mobilité. Ils proposaient que les travailleurs qui renonceraient à leur voiture de société ou qui choisiraient un véhicule plus modeste puissent consacrer la somme ainsi libérée à un mode de déplacement durable : transports en commun, vélo…

Nous ne comprenons pas que, dans un pays qui est à nouveau depuis la rentrée asphyxié par les files et les émanations de CO2, le gouvernement se soit assis sur cet avis et qu’il ait préféré simplement permettre d’échanger la voiture de société contre une somme d’argent. Il crée ainsi une nouvelle forme de rémunération extra-légale sans aucune plus-value pour l’environnement ou la mobilité, et il porte encore un peu plus atteinte au financement de la sécurité sociale. Il y avait moyen de mieux faire ! Voilà pourquoi la CGSLB profite du début de l’année scolaire pour mettre en avant quelques propositions concrètes.
 

Budgets mobiles

Quelques incitants fiscaux peuvent-ils contribuer à la mobilité durable ? La CGSLB en est persuadée.
Nous pensons qu’il faut fluidifier les trajets domicile/lieu de travail en encourageant le recours aux transports en commun et au vélo. Le budget mobilité doit être équitable d’un point de vue fiscal, il ne peut pas mettre en péril la sécurité sociale et doit laisser la liberté de choix au travailleur.

Le Syndicat libéral estime qu’il faut envisager la généralisation du système du tiers payant applicable aux travailleurs qui utilisent les transports publics (80 % payés l’employeur et 20 % à charge des pouvoirs publics). De plus, la CCT n° 19 octies, qui règle le remboursement des trajets domicile/travail doit être rapidement actualisée et améliorée. L’intervention personnelle des travailleurs dans le coût des transports publics est maintenant grimpée, en moyenne, à 32,6 %.
 

Plein gaz sur la concertation sociale

Le chemin vers la mobilité durable passe par la concertation. Les travailleurs ont le droit de participer à la définition de la politique de mobilité de leur entreprise.

Le diagnostic fédéral trisannuel constitue l’occasion pour les travailleurs de mettre la problématique de la mobilité à l’agenda et d’agir concrètement pour améliorer le trafic domicile/lieu de travail. Il ne s’agit pas de se borner à faire un état des lieux, mais de définir des plans d’action dans les entreprises et, pourquoi pas, d’élargir la réflexion au niveau d’une zone industrielle, d’un quartier, voire d’une ville. Le Syndicat libéral invite les entreprises à envisager la mobilité plus globalement.

Le SPF Mobilité, les acteurs régionaux et locaux, ainsi que les sociétés de transports publics ont également leur rôle à jouer dans cette concertation. La CGSLB insiste pour qu’elles prennent mieux en compte les problèmes de mobilité signalés par les entreprises.
 

Vers une organisation du travail innovante et de meilleures infrastructures

La société évolue, le travail change. Il est logique que nos comportements de déplacement s’y adaptent. Aux employeurs nous demandons de faire preuve de créativité pour s’inscrire dans cette tendance. Utilisez les horaires flottants, le télétravail, les bureaux satellites…  

Aux Pouvoirs publics nous disons de participer au mouvement en investissant dans les transports en commun et les infrastructures. Un plan pluriannuel bien réfléchi renforcera l’offre de trains, de bus de tram et de métros. L’optimalisation des infrastructures de transport exige de dégager les sommes nécessaires à l’entretien des voies ferrées, des routes, des voies navigables, des pistes cyclables, des trottoirs, des parkings de dissuasion… et la suppression des liens manquants.
 

Objectif durable

Oui, les voitures sont de moins en moins polluantes. Non, cela ne suffit pas à compenser l’augmentation du parc de véhicules. D’ici 2030, les émissions de gaz à effet de serre pourraient croître de quelque 20 %, principalement en raison de l’expansion du transport de marchandises. La CGSLB demande expressément un plan climat national cohérent afin de répondre aux engagements de l’accord de Paris.

Les taxes environnementales doivent en premier lieu décourager les comportements nuisibles et inciter la recherche d’alternatives aux polluants. Afin de ne pas entamer le pouvoir d’achat des personnes ayant les revenus les plus bas, l’imposition doit être progressive et il faut s’assurer qu’elle ne touche pas un groupe vulnérable. L’écofiscalité doit donc être socialement équitable.
 

Mario Coppens
Président national de la CGSLB – Le Syndicat libéral

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