La fin de la semaine de 38 heures ? La CGSLB s'inquiète du passage de la notion de travail ‘faisable’ vers celle de travail ‘agile’

07/04/2016 - 17h

Comme on le sait, le gouvernement profite du contrôle budgétaire pour réaliser une série de réformes contenues dans son accord, dont la modernisation du marché du travail. Hier, le ministre de l'emploi, Kris Peeters a avancé sa proposition sur le « travail faisable ». 

Pourtant, l’accord gouvernemental stipulait littéralement que les partenaires sociaux pouraient émettre au préalable un avis sur la question. A l'origine, le projet était intitulé  'Travail faisable' puis sous la pression des employeurs, il a été rebaptisé  ‘Travail faisable et agilité dans l'emploi’ (sic). 

L'une des mesures du projet vise à mettre fin à la semaine de 38 heures. Le gouvernement souhaite plus particulièrement introduire un système d’annualisation du temps de travail, c’est-à-dire de calcul des horaires prestés sur une base annuelle au lieu d’une base hebdomadaire. Cela permettrait, surtout dans l'industrie, de travailler davantage au rythme de la production. Ainsi, lors des pics de production, les ouvriers travailleraient davantage pour récupérer les heures supplémentaires pendant les périodes plus calmes.

Annualiser le temps de travail revient à rendre le marché du travail extrêmement flexible en faveur des employeurs. Les  travailleurs seront à la merci des processus de production : travailler plus longtemps pendant des périodes plus longues, puis être mis au repos, sans avoir la liberté de choisir en fonction de leurs propres besoins.

La CGSLB est très inquiète de cette évolution. En effet, la durée du travail constitue un élément essentiel du droit du travail et fait l'objet d’une concertation sociale préalable. Le gouvernement supprimerait cette condition d'un trait de plume. Pour la CGSLB, l’idée d’une annualisation du temps de travail automatique est inconcevable, car cela produirait un déséquilibre entre vie professionnelle et vie privée.

La CGSLB se demande d’ailleurs pourquoi la réforme du marché du travail doit être abordée lors de ce contrôle budgétaire. Ce type de decisions, qui de plus sont budgétairement neutres, n'est-il pas du ressort des partenaires sociaux ? Les négociations sur la flexibilité 2013-2014 avaient encore pu avoir lieu entre partenaires sociaux au niveau des secteurs et des entreprises.

Choisissez un secrétariat CGSLB près de chez vous :
Ou trouver votre secrétariat en utilisant la carte